Résumé

Le développement des projets de parcs éoliens en Suisse fait l’objet de nombreux conflits d’implantation territoriale. L’hypothèse explorée dans cet article est celle de la capacité de la notion de transition énergétique à construire une médiation entre les représentations sociales antagonistes s’exprimant autour de l’exploitation énergétique d’une ressource endogène qu’est le vent. En interrogeant les processus de recadrage des représentations sociales au sein de deux projets éoliens vaudois, l’analyse met en évidence les mécanismes cognitifs mobilisés par les différentes parties impliquées. Les résultats montrent les effets des changements d’échelle sur les évolutions du contenu substantiel de la notion de transition énergétique. Expression polysémique, elle peut être ainsi investie de représentations sociales, territoriales et institutionnelles plurielles, remarquablement labiles, au gré des usages stratégiques évolutifs dont elle fait l’objet. Ainsi, les cadres cognitifs des partisans du turbinage se confrontent à ceux de leurs opposants locaux tant dans leur interprétation des impacts anticipés des projets (financiers, paysagers, etc.) que dans la priorisation des enjeux territoriaux liés à la (non) réalisation du projet. L’immixtion en cours de projets des ONG environnementales nationales dans les débats engendre en particulier un recadrage cognitif majeur tant pour les opposants locaux que pour les promoteurs éoliens. En effet, elle soumet le processus de territorialisation des énergies renouvelables au respect des exigences de protection de la biodiversité et des paysages, véhiculées par la transition environnementale mondiale.

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