Résumé
Depuis quatre décennies, la recherche épidémiologique a mis en évidence la nécessité de considérer les déterminants sociaux et la distribution sociale des maladies dans la population suisse, en particulier en fonction du genre. Le genre influence la situation sociale, les conditions et les parcours de vie et les comportements en matière de santé qui influencent ensemble la santé. Malgré ces acquis, les politiques et stratégies nationales de santé tendent à considérer le genre comme un facteur de second plan, voire à omettre totalement son influence sur la santé. La politique Santé2020 et les stratégies nationales spécifiques récentes en témoignent tout particulièrement. Or, exclure ou réduire le genre à un facteur biologique entrave la mise en place d’interventions spécifiques visant la réduction des inégalités de santé au nom du principe de justice sociale.