Cette contribution cherche à mettre en perspective une réflexion relative à deux expériences participatives situées en Suisse Romande, dans la ville de Lausanne et son agglomération. L'une se déroule dans le quartier du Vallon qui comprend 1376 habitant·e·s (Liste des quartiers de Lausanne, 2018). Ce quartier est situé dans la ville de Lausanne (139 408 habitant·e·s en 2019) et l'autre concerne une petite commune du « grand Lausanne » approchant les 10 000 habitant-e-s (Office fédérale de la statistique, 2019). Les deux démarches proposent des dispositifs permettant la mise en relation des expertises de personnes avec des fonctions différentes (élu·e·s politique, personnel administratif, habitant·e·s, professionnel-le· s et bénéficiaires d'institution et d'association), qui vise notamment l'objectif du « bien-vivre ensemble» sur un territoire (Anex, Plattet, Chevallay Piguet & Spini, 2022). Ces dernières s'inscrivent dans les réflexions actuelles relatives aux manières de faire émerger la participation citoyenne dans les projets urbains. En effet, plusieurs projets ou expériences mettant au centre la question de la participation ont vu le jour ces dernières années dans l'arc lémanique. L'engouement sur la thématique de la participation se voit dans les agendas des différents dicastères des villes - service d'urbanisme, service de la culture, service de la cohésion sociale - et par le nombre d'associations se présentant comme expertes sur ces questions. Dans ce contexte, nous voulons nous recentrer sur qui nous paraît essentiel dans la participation, à savoir la place du citoyen et de la citoyenne dans la construction de sa société, en nous basant sur deux démarches exemplaires. Nous reviendrons d'abord sur la genèse de ces deux démarches. Nous aborderons ensuite les manières dont les dispositifs participatifs déployés facilitent ou, au contraire, limitent l'expression de la citoyenneté. Le rôle de l'animation socioculturelle dans le développement et/ ou le suivi de ces démarches sera également discuté, en abordant notamment la posture et les cadres d'intervention des professionnel ·le· s. Nous nous intéresserons enfin à voir quelle reconnaissance est accordée à l'expertise citoyenne et ce que cela produit en termes de facteurs de résilience.