@article{Zuchuat:14454,
      recid = {14454},
      author = {Zuchuat, Olivier},
      title = {Retrancher le monde : esthétique du plan-séquence chez Hu  Bo},
      publisher = {Université Paul-Valéry-Montpellier},
      journal = {Poéthique du plan-séquence},
      address = {Montpellier. 2023-11},
      number = {CONFERENCE},
      pages = {7 pages},
      abstract = {Tourné exclusivement au steadicam par l’opératrice Lu  Deng, le film "An Elephant Sitting Still "(2018) de Hu Bo  adopte une structure chorale entrelaçant des mouvements  individuels qui dessinent un tissu de trajectoires au sein  d’un espace urbain indéterminé, avant que trois des  personnages convergent par autocar vers la ville de  Manzhouli qui abriterait un éléphant assis et mutique. La  caméra se déplace dans un mouvement de flottaison arrimée  perpétuel, tantôt précédant les personnages, le cadre fixé  à leurs visages, tantôt les suivant, le cadre accroché à  leurs dos. La ville se limite alors à un espace extérieur  où des entités duales et composites personnages+steadycam,  tracent au gré de leurs incessantes déambulations, des  trajectoires de fuites sinueuses. À la différence de  l’esthétique de son mentor Béla Tarr, Hu Bo n’enlace pas –  dans ses mouvements de caméras très cinétiques – les  humains avec l’espace environnant : dans "An Elephant  Sitting Still," la trajectoire des corps et les  intersections des itinéraires priment, réduisant la  mégapole chinoise à un espace subsidiaire. Hu Bo et le chef  opérateur Chao Fan ont choisi des objectifs à grandes  ouvertures Zeiss Ultra Prime (T 1.9), une caméra à capteur  super 35mm (ARRI Mini. Exposure latitude : 14+ Stops) ce  qui permet de réduire drastiquement la profondeur de champ  en tournant à diaphragme ouvert. Les plans – dont le point  est réglé grâce à une télécommande numérique déportée –  réduisent alors de manière quasi systématique l’espace net  aux seuls personnages en mouvement, qui paraissent alors  égarés dans le flou voilant une partie de l’image. "An  Elephant Sitting Still" dessine ainsi des lignes de vies  structurées selon des diverses figures combinant deux  principes : un usage récurrent du hors-champ et une mise en  flou optique. Il s’agira ici d’analyser les forces  esthétiques induites par ces partis pris de composition de  l’image qui tronquent, retranchent, élaguent, affaiblissent  le monde alentour induisant des dynamiques d’apparitions et  de disparitions singulières. En structurant de tels  plans-séquences concentrant par retranchement, Hu Bo ne  cherche pas à filmer la violence économique à l’œuvre dans  les mégapoles chinoises, mais uniquement son impact direct  sur les corps des vulnérables et des précaires. Quelles en  sont les implications narratologiques ?},
      url = {http://arodes.hes-so.ch/record/14454},
}