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Abstract
Les monastères sont des lieux de vie réputés clos, régis par des règles internes strictes et où les intérêts de la communauté priment sur ceux des individus. Ils prennent aisément leur place dans la typologie goffmanienne des institutions totales. Pourtant, en l’espace d’un demi-siècle, la vie monastique s’est transformée, moins sous l’effet de mutations sociétales qu’en raison de la diminution des effectifs et du vieillissement des moines et moniales. Cet article s’attache à décrire comment ce qui caractérise la vie monastique perdure tout en se transformant pour que cette dernière puisse s’adapter à la situation sanitaire des communautés. Idéal-type de la théorie goffmanienne, si le monastère en garde aujourd’hui des traces, une ethnographie des lieux nous permet de rediscuter la pertinence du concept pour décrire une vie monastique qui s’est, sous de nombreux aspects, détotalisée.