Résumé
L'épicondylalgie latérale (EL) est une problématique fréquente, touchant entre 1 et 3 % de la population et présentant une prévalence à vie d'environ 40 %. La physiopathologie de l'EL est multifactorielle et ne ne se résume pas à une simple tendinopathie des extenseurs du poignet et des doigts. Ses différentes composantes peuvent être présentes à divers degrés suivant les individus. Dès lors, le recueil d'informations lors de l'anamnèse et l'évaluation physique constitue une étape importante pour identifier les déficiences. Le diagnostic de l'EL est basé sur les éléments suivants : la présence de symptômes sur la face latérale du coude, aggravés par des activités de préhension et reproduits par la palpation de cette région. L'évaluation des mouvements angulaires actifs et passifs et des mouvements accessoires du coude permet de mettre en évidence une limitation d'amplitude ou des symptômes dans une direction de mouvement. Le bilan musculaire permet d'identifier un déficit de force et de reproduire les douleurs à la contraction. La mécanosensibilité du nerf radial est évaluée avec le test neurodynamique upper limb neurodynamic test (ULNT) 2b. L'examen physique doit aussi intégrer la région cervicale, souvent impliquée dans les symptômes de l'EL. Les piliers du traitement de l'EL sont l'éducation du patient et les exercices actifs. Le but des exercices est d'augmenter progressivement la charge sur le tendon, en partant d'une position non douloureuse et en allant vers l'amplitude problématique, et d'intégrer l'ensemble du membre supérieur. La thérapie manuelle du coude a aussi montré des effets positifs à court terme sur les symptômes. Cette prise en charge peut être complétée par du taping, des étirements, des mobilisations neurodynamiques et des mobilisations du rachis cervical en fonction du patient.